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Auralyas , l'économie, les PME et leur organisation

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9 juillet 2009

Le métier de Consultant en FUSACQ

C’est un métier passionnant !

Il demande autant d’écoute que de rigueur.

Cerise sur le gâteau : non seulement il est transversal, mais en plus il est transversal sur deux, voire trois, entreprises !
En effet, le Consultant en M&A intervient sur l’acquéreur, mais également sur la cible, et sur l’entité résultante.

Comme d’habitude, nous ne parlons là ni de Finance ni de Ressources Humaines, domaines qui sont par ailleurs l’apanage de spécialistes.

Le Consultant en FUSACQ assiste l’acquéreur afin qu’il se prépare au mieux à l’opération de croissance externe.
Cela demande de nombreuses compétences :

  • Compréhension de la Stratégie d’Entreprise,
  • Maîtrise des différentes Stratégies de FUSACQ et de leurs impacts,
  • Connaissance approfondie de la Sociologie des Organisations,
  • Pratique de l’Organisation des Entreprises,
  • Maîtrise du fonctionnement d’une DSI (Direction des Systèmes d’information),
  • Grande expérience de l’Urbanisme des SI (Système d’Information),
  • Bonne expérience en Communication.

Bien sûr, il peut être fait appel à plusieurs consultants disposant de l’une ou de plusieurs de ces compétences.
Mais in fine, il faudra nécessairement un pilote disposant de ces compétences regroupées afin de rendre le tout cohérent.

Le Consultant en M&A doit intervenir sur les trois phases principales :

  • Préparation de l’acquéreur,
  • Analyse de la cible,
  • Déroulement opérationnel.

C’est lui qui permet au Dirigeant d’estimer au mieux les risques de l’opération, et de budgéter ce qui, en règle générale, n’est pas pris en compte lors de la levée de fonds.
Ne pas effectuer ces opérations est une des causes majeures d’échec des FUSACQ qui ont couté rappelons-le, 12.5 Mds € sur 2007-2008 en Europe.

Plus opérationnellement :

  • Lors de la phase de préparation, il permet à l’acquéreur de se mettre d’une part en position de réussir la M&A, et d’autre part, il lui permet de maximiser son capital immatériel. Ce qui dans l’avenir optimisera le coût de cession de l’acquéreur, par exemple au moment du départ en retraite du Dirigeant, qui se retrouve alors en position de cédant.
  • Il analyse la cible et détermine les risques et opportunités à acquérir la cible, en tenant compte des points de compatibilité, ou d’incompatibilité, des deux structures.
  • Enfin, il pilote la phase proprement dite du déroulement opérationnel de la FUSACQ.

Le Consultant en M&A peut également n’intervenir que du côté cédant. Dans ce cas, son rôle est d’aider le cédant à se préparer au mieux à un rachat.
Comme il va émettre des recommandations, et éventuellement piloter leur mise en œuvre, il permet ainsi de maximiser la valeur de cession de l’Entreprise.

Le Consultant en FUSACQ n’effectue jamais la mise en œuvre de ses recommandations, il se contente au mieux de les piloter.

En effet, s’il effectuait la mise en œuvre, il serait à la fois juge et partie, ce qui n’est pas un gage de bonne foi, ainsi que le comprendront aisément tous les Dirigeants qui lisent avec intérêt ce blog.

L.M.

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7 juillet 2009

Stratégie du Système d’Information dans les FUSACQ

De nos jours, le SI prend logiquement de plus en plus d’importance dans nos PME.
Le négliger lors de la phase préparatoire d’un M&A serait donc très risqué.

Comme d’habitude, commençons par nous pencher sur la problématique des indicateurs du SI.

En tant que Dirigeant, je n’ai pas nécessairement besoin qu’ils me soient communiqués, si les bonnes décisions sont prises par les hommes de l’art. Néanmoins, il est impératif que ces indicateurs existent.

Il faut notamment un indicateur qui porte sur la stabilité du SI. C’est l’un de ceux qui vont permettre de piloter efficacement la FUSACQ. En effet, si le taux d’incidents augmente et se maintient à un niveau élevé, alors il y a un problème de fond qu’il faut résoudre au plus vite. Il faut donc également déterminer ce qu’est un taux d’incidents acceptable.

Un autre point très important : je vais nécessairement devoir procéder à des consolidations (compta, base clients, etc…). Or les codifications (code client par exemple) vont non seulement présenter des collisions, mais également être sans doute de formats hétérogènes.

Comment vais-je faire ?

Je dois donc budgéter ces projets qui peuvent présenter un coût non négligeable (plusieurs centaines de k€), en n’oubliant pas que je vais avoir une phase de contrôle qui va immobiliser certains de mes collaborateurs pour la vérification. Et ce budget sera intégré à celui de la M&A, donc j’aurais moins de surprises douloureuses lors de la mise en œuvre.

En ce qui concerne les outils, il en existe un certain nombre en open-source, donc gratuits, qui peuvent vous faciliter la tâche.

Mais surtout… Est-ce que votre équipe informatique dispose de compétences de pilotage ? Autrement dit, est-ce qu’il s’agit d’une équipe purement technique, ou est-ce qu’il y a également des chefs de projets fonctionnels ? Si ce n’est pas le cas, alors il vous faut budgéter un chef de projet (pilote fonctionnel).

En effet, aborder les choses sous un angle purement technique (infrastructure, systèmes, bases de données, …), sans tenir compte des besoins fonctionnels réels, conduit directement à l’échec.

En outre, et en fonction de la taille de votre DSI (Direction des Systèmes d’Information), il faut également vérifier l’existence de méthodes, la traçabilité des incidents, la qualité des sauvegardes (pour un éventuel retour à l’état initial), etc…

N’oubliez pas que, en fonction de la stratégie de M&A retenue, vous aurez peut-être à fusionner deux DSI. Il faudra alors que leurs modes de fonctionnement respectifs soient connus pour pouvoir en choisir un pour la nouvelle entité.

Juste une dernière remarque pour conclure. Vous allez procéder à une FUSACQ, mais est-ce la seule, ou envisagez-vous d’en faire d’autres ? La question est importante, car l’on n’architecture pas de la même manière le SI d’une entreprise « statique », c'est-à-dire qui procède à peu de M&A, et le SI d’une entreprise menant de nombreuses FUSACQ.

C’est ce que l’on appelle « Gouvernance du SI », autrement dit l’application de la stratégie d’Entreprise au SI, afin qu’il soit un support et non pas un frein à la croissance…

L.M.

19 juin 2009

FUSACQ - Préparation : Les tableaux de bord

Et maintenant, que vais-je faire ?

J’ai défini mes objectifs en fonction desquels j’ai arrêté une ou plusieurs stratégies de manière à avoir un maximum de choix dans ma cible de FUSACQ.

Maintenant, il est temps d’être purement nombriliste ;o)

Je vais examiner mes capacités à procéder à une M&A.

Pour cela, je vais regarder un certain nombre de choses, outre bien sûr les aspects financiers (que nous n’aborderons pas ici) :
• Mes tableaux de bord sont-ils adéquats ?
• Mon organisation est-elle prête ?
Ce ne sont bien sûr que deux exemples parmi les contrôles à effectuer.

Généralement, et c’est ce qui, en majorité conduit à l’échec des M&A, on ne se préoccupe pas ou peu de ces points. Or ceux-ci sont dimensionnant.

Prenons l’exemple des tableaux de bord

S’ils sont conformes aux bonnes pratiques, ils comportent les quatre perspectives bien connues. Chacune de ces perspectives me permet, outre le pilotage au quotidien de mon entreprise, de juger de l’efficacité de ma stratégie de FUSACQ (lorsque le moment sera venu), et de prendre les décisions conséquentes.
En outre, cette conformité m’assure, dans la majorité des cas, une facilité d’intégration des tableaux de bord de ma cible, même si ces derniers ne sont pas totalement conformes aux bonnes pratiques.

Inversement, si j’ai « bricolé » des tableaux de bord sans tenir compte des grands standards de la gouvernance d’entreprise, j’aurais beaucoup de mal à intégrer des tableaux de bord qui peuvent être standards ou non…

Il y a deux attitudes possibles face à cette problématique, comme d’habitude :
• Je décide de négliger.
• Je me penche dessus.

Si je décide de négliger, et que mes tableaux de bord ne sont pas conformes aux règles de la gouvernance, j’ai toutes les chances d’avoir des surprises désagréables :

• Je ne saurais pas piloter correctement la M&A. Autrement dit, elle a de fortes chances d’échouer car je n’aurais pas une information objective sur ce qu’il est en train de se passer.
• Si je décide de traiter cette problématique en phase opérationnelle, je risque d’avoir de très mauvaises surprises budgétaires. En effet, non seulement mes tableaux de bord sont « exotiques », mais je ne sais pas quels sont ceux de l’entreprise que j’ai rachetée.

Je n’ai donc pas pris ce projet en compte dans mon budget de FUSACQ, or il peut se révéler coûteux, tant en termes de financement que de délais.

Et bien sûr, tant que le projet n’a pas été mené à bien, je suis totalement incapable d’avoir des informations objectives sur l’évolution de la M&A, ce qui peut conduire à son échec.
• Je ne saurais pas comparer la situation préexistante à la situation actuelle. En effet, ayant négligé les tableaux de bord, je ne pourrais pas mettre en regard l’historique des indicateurs de chacune des entreprises.
Je me retrouve donc incapable de juger si la situation reste dans une fourchette admissible, ou s’il y a des dérapages.
Je ne sais donc pas piloter efficacement la FUSACQ, elle a ainsi toutes les chances de dériver et d’aller à l’échec.

Par contre, et comme nous sommes en phase de préparation, si je décide de me prendre en compte cette problématique :

• Je sais budgéter à l’avance les mises à jour éventuelles de mes tableaux de bord.
Le financement sera donc plus proche de la réalité.
• Je sais évaluer les écarts des tableaux de bord de la cible par rapport aux miens.
Je connais donc les travaux à effectuer, ce qui me permet de les budgéter et de les intégrer à mon financement.
• Je sais déterminer les délais nécessaires à la mise en conformité.
Mon plan opérationnel se rapprochera de la réalité terrain.
• J’aurais des données objectives sur l’état de l’opération de M&A.
Je saurais donc suivre au mieux les évolutions positives ou négative, et agir, si ce n’est proactivement, du moins rapidement aux problèmes que je constate.

Cet aspect est rarement pris en compte dans le cadre des FUSACQ.
Ceci peut se comprendre lorsque l’on traite des opérations de M&A de grandes structures. En effet, une grande entreprise ne peut pas se piloter sans tableaux de bord efficaces, autrement dit conformes aux bonnes pratiques. Donc ces grandes entreprises ont des tableaux de bord efficaces qui leur permettent de suivre la mise en œuvre opérationnelle de la FUSACQ.

Mais dans nos PME, le cas est différent. Nous sommes plus opérationnels, plus proches du terrain, et donc plus fragiles, puisque si le terrain est mouvant, nous glissons.
Nous n’avons pas forcément tous une trésorerie qui nous permettrait de faire face à des imprévus.
Or, négliger les tableaux de bord, c’est se mettre en position risquée, et compromettre non seulement l’opération de M&A, mais peut-être la pérennité de l’entreprise…

L.M.

15 juin 2009

Le Volume des M&A en chute d'un tiers

LONDRES, 27 mars (Reuters) - Les volumes de transactions de fusions-acquisitions (M&A) ont chuté d'un tiers dans le monde au premier trimestre, la crise financière ayant contrecarré de nombreux projets et paralysé les sociétés privées d'investissement à l'origine de nombreuses opérations.

Selon des données publiées par Thomson Reuters vendredi, l'activité du secteur n'a jamais été aussi faible au premier trimestre depuis six ans en dépit de plusieurs sauvetages de banques et de deux méga-fusions dans le secteur pharmaceutique représentant un montant total de 110 milliards de dollars (81,2 milliards d'euros), soit un quart de la valeur en dollar de l'ensemble des transactions.

Selon des banquiers, l'environnement devrait rester difficile jusqu'à ce que le marché du crédit se détende, que les bourses se stabilisent et que les perspectives s'améliorent, permettant aux acquéreurs d'avoir une meilleure visibilité sur les résultats.
"Il y a un manque de confiance dans les valorisations et un manque de crédit", diagnostique Ian Hart de Citigroup.

"Les dirigeants sont très prudents et ont pour priorité de voir leur groupe surmonter la crise", ajoute-t-il. "Un jour viendra où les gens auront le sentiment que c'est le bon moment pour agir mais ils ne ressentent aucune urgence".

Pour David Livingstone de Credit Suisse, l'activité M&A demeure très dépendante des perspectives économiques.
"Il y a globalement un manque de confiance pour réaliser des opérations stratégiques ainsi qu'une dislocation persistante des marchés du crédit. Nous nous attendons à ce que cette situation persiste plus ou moins jusqu'à la fin de l'année", explique-t-il.

MORGAN STANLEY DÉTRÔNE GOLDMAN SACHS

Le secteur pharmaceutique a connu son trimestre le plus chargé depuis dix ans avec le rachat de Wyeth

Le secteur financier a également été particulièrement actif avec le sauvetage de la banque Lloyds Banking Group par le Trésor britannique pour un montant de 22,3 milliards de dollars, la troisième plus grosse opération du trimestre.

L'aide accordée par les autorités britanniques à Royal Bank of Scotland, répartie en plusieurs tranches, représente par ailleurs quatre des dix plus importantes opérations répertoriées. Elle a atteint au total 47,8 milliards de dollars.

Dans l'ensemble, les fusions et acquisitions réalisées avec le soutien de l'Etat ont plus que triplé au premier trimestre pour atteindre 130 milliards de dollars, en raison notamment des sauvetages de banques.
Selon les données collectées par Reuters, les opérations réalisées par le gouvernement ou par des entreprises soutenues par l'Etat ont dopé un marché des M&A déprimé et représenté 30% de l'activité du secteur.

En conseillant Wyeth, Schering Plough et RBS, Morgan Stanley a ravi la place de numéro un des banques conseils en fusions et acquisitions à son grand rival Goldman Sachs qui a reculé à la quatrième place.

De 2005 à 2007, Morgan Stanley avait terminé deuxième derrière son concurrent avant de dégringoler à la cinquième place en 2008.
Concernant plus spécifiquement le marché français, les volumes de transactions ont poursuivi leur chute au premier trimestre avec une baisse de 45% par rapport à la même période en 2008.

9 juin 2009

FUSACQ - Préparation : La Stratégie

Nous connaissons tous les chiffres liés aux échecs de M&A, aussi n’en citerais-je que deux : ces échecs ont coûté 12,5 Milliards d’euro en Europe sur l’année 2008 et menacent chaque année plus d’un million d’emplois.

Les causes de ce sinistre sont connues, mais généralement mal maîtrisées :

• Mauvaise préparation de l’acquéreur,
• Mauvaise évaluation de la cible,
• Problèmes humains.

Le gouvernement français a lancé une grande campagne d’aide à la reprise (dite FUSAQ ou M&A) via notamment un accompagnement par l’APCE, OSEO, et quelques autres organismes.
Aussi louables soit-il, ces efforts ne ciblent pas les véritables racines du problème.
Dans la suite de cette discussion, nous ne nous préoccuperons que du cas des PME, en particulier des PME de plus de 100 collaborateurs.

Première partie : la préparation de l’acquéreur

NB : Je ferais la distinction habituelle entre un acquéreur (personne morale) et un repreneur (personne physique).
OSEO prodigue principalement des conseils aux repreneurs.
Le site de l’APCE est également principalement orienté en direction des repreneurs.
Par contre, il existe une étude gouvernemantale, très légère il est vrai, qui évoque le problème de la préparation. Vous pouvez consulter cette étude sur le site du Ministèrre de l'économie et de l'emploi.

 

"Risques et Opportunités de la transmission des entreprises industrielles"

 

Christophe Bernard Janvier 2008 -

 

Pourquoi la préparation est-elle un véritable écueil ?

 

• si vous n’avez pas établi de stratégie,
• si vous n’avez pas d’objectif clair,
• si vos tableaux de bord sont incomplets,
• si vous ne maîtrisez pas votre organisation ou si elle n’est pas stable,
• si vous n’avez pas prévu de plan de communication interne,
• s’il n’y a pas de plan de socialisation organisationnelle,

Alors vous allez directement à l’échec de la FUSAQ.

Une mauvaise préparation sur l’un de ces points hypothèques irrémédiablement vos chances de réussite d’une opération qui en elle-même est déjà très délicate.

Pour commencer, prenons la stratégie

Tous les spécialistes du domaine des FUSAQ vous diront qu’il n’en existe que quatre.

• Les connaissez-vous ?
• En avez-vous choisi une ?

Tout découle de ce choix, en liaison étroite avec les objectifs de croissance externe.
Par exemple, si vous avez choisi la stratégie la plus simple, autrement dit une consolidation comptable et financière, vous êtes-vous posé la question de l’impact sur vos tableaux de bord et donc sur votre capacité de pilotage subséquente ?

Plus basiquement, quels sont les indicateurs qui vont vous permettre de détecter des problèmes liés à la M&A, et comment ?

Quels vont être les coûts et les délais nécessaires à l’intégration comptable ?

Faut-il mettre en place une DAF unique, laisser coexister deux DAFs (avec les impacts socio-organisationnels que cela implique), ou au contraire créer une holding ?

Bien sûr, il est possible de réviser le choix de la stratégie en fonction de la cible (de FUSAQ) retenue. Mais ceci a nécessairement un impact sur la préparation de votre entreprise à l’opération de croissance externe.

 

Notre prochain billet traitera des objectifs de la FUSAQ, toujours dans le cadre de la préparation.

 

L.M.

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4 juin 2009

FUSACQ - La Préparation : les Objectifs

Si je décide de procéder à une opération de croissance externe, c’est en fonction de mes objectifs d’entreprise. Ensuite je déciderais d’une stratégie.

Attention : réaliser une croissance externe n’est pas un objectif en soi, il s’agit simplement du moyen mis en œuvre pour répondre à un objectif.

Deux exemples simples d’objectifs, parmi ceux existant :

1. Augmenter mes parts de marché

Mon objectif est donc de racheter un concurrent direct qui œuvre strictement dans le même périmètre que moi. Il s’agit d’une approche purement quantitative, puisque je reste dans mon domaine métier, mais que je rachète une base de clients afin de la consolider avec la mienne.

2. Conquérir un nouveau segment de marché

Dans ce cas, mon objectif va être de racheter une société commercialement complémentaire à la mienne. Par exemple, je fais exclusivement du B2C et je voudrais pénétrer le marché du B2B.
Mon objectif est qualitatif puisque je veux intégrer une nouvelle cible.

Volontairement, je n’ai choisi que deux exemples triviaux, mais représentatifs.

On perçoit cependant, intuitivement, l’impact de ces objectifs sur la stratégie de FUSACQ.

  • Dans le premier cas, on pourra retenir n’importe laquelle des quatre stratégies de M&A, au prix d’un certain nombre de précautions.
  • Dans le second cas, il s’agira d’être plus prudent, puisque les modes de fonctionnement peuvent être divergents.

On choisira donc sans aucun doute une stratégie graduée dans le temps, et passant si possible harmonieusement d’un état à l’autre.
Il est éventuellement opportun de se poser la question du montage d’une holding, afin de laisser une existence sociologique aux deux entités.

Les objectifs gouvernent donc la stratégie de M&A:

  • Je reste strictement dans mon périmètre métier, donc je peux pratiquement appliquer n’importe laquelle des stratégies de FUSACQ,
  • Je complémente mon périmètre métier, donc je dois faire attention,
  • Je prends pied dans un segment de métier que je ne maîtrise pas totalement, donc je dois faire très attention.

Dans tous les cas, quel que soit l’objectif de l’opération et quelle que soit la stratégie retenue, il est évident que cette démarche va entraîner une déstabilisation temporaire de l’organisation de l’entreprise.
Nous n’en sommes qu’au début de la phase de préparation, et nous voyons qu’il est déjà nécessaire de prendre des décisions qui ne sont pas triviales et qui engagent la pérennité de l’entreprise.

Je vais prendre un exemple (C'est un clin d’œil)

Je suis une société de nettoyage pour particuliers (B2C) et je voudrais entrer dans le segment des professionnels (B2B). Pour atteindre cet objectif, je décide de racheter une entreprise complémentaire et de mettre en œuvre une stratégie de fusion (l’entreprise que je rachète étant totalement intégrée à la mienne).
Je trouve une cible et décide de l’acquérir car elle me convient parfaitement.

Dans ce cas particulier, il me faut prêter attention à un certain nombre de problématiques qui vont me conduire à modifier ma stratégie (il ne s’agit que d’une partie des points à prendre en compte) :

  • Les exigences client

Une partie des clients de l’entreprise que j’acquiers demandent à ce que leurs fournisseurs soient certifiés ISO9001. Or, mes clients particuliers n’avaient pas cette exigence, je n’ai donc pas de certification.
Si je procède à une fusion des deux entités, comme prévu, la certification initiale de l’entreprise que je rachète est perdue, et il faut que je passe par un processus de mise en œuvre d’un plan qualité, puis d’une certification.

Ceci peut s’avérer long, coûteux, et contraignant.

Pour mes collaborateurs initiaux, il s’agira d’un changement fondamental et peut-être désagréable.

  • Le mode de fonctionnement

Du côté de mon entreprise, j’ai des commandes ponctuelles et récurrentes, alors que mon entreprise cible travaille au forfait avec engagement de résultat (qualité).
La compta/finance doit donc tenir compte de ce nouveau mode de fonctionnement, ce qui est déstabilisant.
En outre, les contrats particuliers stipulent que c’est le client qui fournit les produits nécessaires, alors que les contrats avec les clients professionnels précisent que c’est moi qui dois fournir les consommables.
J’ai donc à intégrer une gestion des achats, ainsi qu’un stockage et la logistique associée, tout ceci existant dans l’entreprise que je rachète.

  • Le cycle de règlement

Les particuliers paient à la commande ou à l’exécution des travaux, alors que les entreprises paient en général à 30 jours fin de mois, avec des pénalités éventuelles (cf. ci-dessus).
Ma gestion va être impactée, tout comme mes tableaux de bord.

  • La démarche commerciale

Auparavant, c’étaient les clients qui me téléphonaient pour me demander une intervention et qui se rendaient dans mes locaux pour contractualiser.

Maintenant je dois tenir compte d’une force commerciale qui doit séduire de nouveaux clients professionnels, les choyer, se déplacer, les inviter au restaurant, etc...

En outre, le montant des contrats, ainsi que les obligations qui y sont liées, nécessitent de ma part une attention constante.J’ai donc besoin de contrôler cette activité et de la budgéter, en plus de mon activité initiale.

Ma façon de travailler et mes tableaux de bord vont donc changer.

  • La profession commerciale

Le CA généré par un client professionnel (B2B) est plus important que celui généré par un client particulier (B2C).

Mes commerciaux B2B auront donc vraisemblablement un revenu supérieur à celui de mes commerciaux B2C.
Je vais donc faire face à trois phénomènes :

  1. D’une part une migration de mes commerciaux du B2C vers le B2B, et donc un besoin de montée en compétences,
  2. D’autre part une rivalité avérée ou inavouée entre ces deux catégories,
  3. Enfin, une désaffection progressive pour le marché B2C, alors que je voulais conserver les deux segments de marché.
Conclusion

En pratique, j’ai donc trois possibilités, une fois que mes objectifs m’ont conduit au choix d’une opération de croissance externe :

  • J’ai pris une décision : J’ai préparé mon entreprise en fonction de la matrice classique objectifs/stratégies.Lorsque je procèderais à la FUSACQ opérationnelle, elle aura le maximum de chances d’aboutir.

Le choix de la cible peut être long, à moins que la cible ne soit connue au préalable.

  • J’ai un objectif et je suis opportuniste : je déciderais de la stratégie en fonction de la cible.  Avant de procéder à la FUSACQ opérationnelle, il faudra que je décide d’une stratégie, que je me prépare, puis que j’agisse sur la cible, et enfin que je mette en œuvre ma stratégie.Le choix sera rapide, mais la mise en œuvre longue et risquée.
  • Je suis purement opportuniste sur le périmètre de l’entreprise à racheter, c'est-à-dire que je n’ai pas d’objectif clairement établi, hormis le « désir » de procéder à une M&A (voir l’introduction de ce billet).

Je déciderais alors de ma stratégie de FUSACQ en fonction de la cible retenue.

Le choix est très rapide, mais la mise en œuvre très longue et très risquée, selon la cible.
En effet, je vais être obligé de « maintenir à bout de bras » deux entreprises, dont les métiers divergent éventuellement, et ce sur une durée indéterminée.

Mon entreprise a besoin d’être préparée, alors que j’ai déjà acquis une autre structure, et celles-ci (les deux entreprises) doivent nécessairement collaborer, me remonter des informations, et répondre à mes objectifs de dirigeant.

Je me retrouve alors au sommet d’un « château de cartes » qui ne demande qu’à s’écrouler. Heureusement, il existe des palliatifs…

On perçoit donc très bien que l’objectif et sa mise en œuvre (la stratégie de FUSACQ) sont interdépendants.
Les choix initiaux conditionnent la facilité de détermination de la cible, l’aisance de préparation de l’acquéreur, ainsi que la durée et les risques liés à la mise en œuvre opérationnelle de la M&A.

L.M.

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